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Le dernier atelier de Saint-Maur (Péniche Polybéton). Louveciennes1996


La famille de Saint-Maur est triste de vous annoncer que sa célèbre péniche Polybéton a été vendue fin 2017. 

  
Saint-Maur dans sa sculpture habitacle. Circa 1975


Nous avons tâché de maintenir, autant que faire se pouvait, son dernier atelier flottant, depuis le départ de son capitaine en 1979. Près de quarante années plus tard, il nous était devenu impossible, matériellement, de conserver la péniche. L’idéal eut été de trouver les fonds nécessaires à sa transformation en un lieu officiel de visite. Nous n’avons pas pu trouver les relais publics, politiques ou privés pour mener à bien cette entreprise. Nous devons maintenant trouver un autre support pour présenter l’œuvre de Saint-Maur. Et quel qu’il puisse être nous partons avec le handicap que la présence et l’aura de Saint-Maur ne l’aurons a priori jamais habitées. Oui mais il faut rester optimiste car son oeuvre est belle et porteuse. Avec l'Association des amis du peintre sculpteur Saint-Maur, nous allons dénicher un lieu ad hoc ; et c'est bien le moins pour ce créateur amoureux de la mer !  

Dans la cale arrière. Circa 1970

Ce bâtiment en béton armé construit en 1919 à une époque où la ferraille se faisait rare, était utilisé comme minéralier, c'est-à-dire pour le transfert du sable, du charbon...

La chambre du capitaine. Circa 1970

Lorsque Saint-Maur, qui cherchait un nouvel atelier pour fabriquer ses œuvres en polyester a entrevu l’opportunité de ce nouvel espace, il a tout de suite su que ce bateau serait idéal à tous égards. Ayant depuis ses 25 ans presqu’exclusivement vécu sur l‘eau, c’était une évidence. Ça l’était aussi en termes d’espace de création. Ça l’était enfin parce qu’ainsi l’odeur des plastiques en catalyse ne viendrait plus importuner son voisinage. 

Dans la cale arrière. Circa 1970

Nous étions alors en 1964, le bateau faisait partie d’un lot de trois unités, toutes en béton. Saint-Maur réussit à convaincre son copain Paul-Emile Victor, l’explorateur des pôles, d’en acquérir deux pour stocker son matériel d’expédition, quand lui garderait seulement celui avec un plancher en dur. Une commande au titre du 1% exigeait qu’il se mette en effet au boulot tout de suite.  

Dans la cale avant. Vue sur le pont roulant.  Circa 1973

Le déménagement de son atelier jusqu’alors situé au 8 de l’avenue du Maine (Paris 14ème) pouvait commencer. Saint-Maur était maintenant installé Face au 11 Quai Conti 78430 Louveciennes. 

La poupe avec une fontaine blanche et la maison de mousse. Circa 1970

Quand pour des questions administratives il fallut donner une devise à la péniche, c’est tout naturellement Polybéton, le nom de la pâte polyester qu’il a inventée et brevetée pour réaliser ses sculptures, qui s’imposera.

La proue de Polybéton depuis la barque

Dans son tout nouvel atelier sur la rivière Saint-Maur allait avoir de la place pour ses grandes œuvres en polyester, notamment ses commandes de 1%. Il allait aussi se lancer dans cette dernière période dans une création tous azimuts, réellement protéiforme. Outre les polyesters, la péniche et le fleuve lui donneront l’inspiration pour œuvrer dans le domaine des mousses et de l’architecture, du dessin, de la tapisserie, de l’écriture et il renouera même avec la peinture, qu’il avait abandonnée vingt ans auparavant.

La cale arrière.  Circa 2000

Construction de la maison de mousse. Printemps 1969

Dans la maison de mousse 

La péniche a donc changé de propriétaire mais gardera la même devise. Ainsi Polybéton restera. Malheureusement la sculpture habitable en polyuréthane qui la surmontait, qu’il avait dessinée et réalisée (ferraille, toile de jute et mousse projetée), n’est plus.

Dans la maison de mousse.

Saint-Maur dans sa maison de mousse, à côté de son objet à penser. 1969

Deux petites fontaines tournantes en polybéton blanc devant la Seine

Des présences sur la mezzanine (maison de mousse)

La péniche depuis la berge. 
                                         
Au fil de l’eau …