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SAINT-MAUR et Christine de La TOUR

Christine de La TOUR
(08 Oct.1935 Dinan – 11 fév.1966 Paris)



A l'été 1956, Christine a 20 ans. Issue d’une vieille famille de l’aristocratie armoricaine, Christine est la fille du Commandant Bon de La Tour et de Cécile de Kersaintgilly. Alors qu’elle séjourne à Londres pour un voyage culturel et linguistique, elle rencontre à l’occasion d’une exposition d’art contemporain Lady Norton, collectionneuse et mécène reconnue. Les deux femmes évoquent la scène artistique parisienne. La jeune bretonne est vivement intéressée par le récit fait par son aînée d’un certain artiste qui réalise des têtes translucides en polyester. Ce monsieur SAINT-MAUR aurait son atelier sur un bateau amarré le long de la Seine et son travail avec les matières plastiques, au rendu à la fois minéral dans son aspect de pierres semi précieuses mais aussi organique et chaud, serait futuriste et fascinant.

Christine retraverse le Channel, bien décidée à rencontrer cet artiste étonnant. C’est rapidement chose faite. SAINT-MAUR est un homme d’échanges et la porte de sa péniche-atelier est toujours ouverte. Une affinité s'instaure rapidement entre eux. Très vite Christine pose comme modèle. Ensuite la courbure du temps, celles de la rivière et de la jeune femme, donneront formes et contours, entre autres créations, à un poupin qui deviendra plus tard votre dévoué rédacteur.

Christine et Sam en 1957 à Bougival)
c) DR – (Archives SAINT-MAUR)


Dessin de Christine par SAINT-MAUR (Avril 1957).
(Archives SAINT-MAUR)

Christine pose à côté de sa tête en résine craquelée.
(photo prise sur le pont du Litchi en 1957 à Bougival)
c) DR – (Archives SAINT-MAUR)



Tête de Christine en polyester craquelé (1957).
c) Yann Guyot – (Archives SAINT-MAUR)
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En pleine nuit, alors que Christine est seule à bord, leur vieille péniche refuse de résister plus longtemps et lentement s’enfonce dans la rivière. Son jeune frère Gilles, mon oncle, se souvient avoir dû effectuer moult plongées en plein hiver dans l’eau boueuse et glacée pour sauver un maximum de choses.
Sam (SAINT-MAUR) construit le Litchi (Bougival - juin 1959)
c) Ch. de La Tour – (Archives SAINT-MAUR)

Sam, habillé en annamite et qui se souvient des habitations légères et autres sampans du Vietnam, construit à la hâte ce petit bateau de fortune avec des planches sur une base de bidons. Cette embarcation sera prénommée Litchi et sera le fruit, le second ventre pour héberger la grossesse de Christine, qui a été la seconde épouse de SAINT-MAUR
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 Extraits de la plaquette réalisée pour la manifestation d’art contemporain de Sarlat à l’été 1962
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Christine de La TOUR est très affectée par la mort brutale de son papa alors qu'elle n'était encore qu'une petite fille (le lieutenant-colonel de La Tour est mort pour la France le 09 juin 1940). Elle était une personne très sensible, une poétesse auteur d'un long poème : "Ange vert, ange de grève", édité par Bernard Loliée. Christine jouait de la guitare et réalisait des aquarelles, des dessins à l'encre, des tableaux à l'huile et des gravures d'une grande finesse.

Christine de La TOUR (huile sur toile).
Ancienne collection François Lavergne – (Archives Yann GUYOT)

Christine de La TOUR (aquarelle et encre).
(Archives Yann GUYOT)

Christine de La TOUR
c) DR – (Archives SAINT-MAUR)